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Biopterre 3

Biopterre, innovateur de nature | Actualités| Réseau CCTT

Shape 9 septembre 2021

Cet article a rédigé par le Portail du réseau collégial dans le cadre de notre entente de partenariat. Pour consulter l'article original : http://www.lescegeps.com/reche...
Auteur : Alain Lallier


Marie-Pierre Dufresne, directrice générale de Biopterre











Entretien avec Marie-Pierre Dufresne, directrice générale de Biopterre

Le centre collégial de transfert technologique Biopterre est orienté vers le développement de bioproduits et de bioprocédés. Leurs recherches portent surtout sur l’agronomie et les végétaux. Leurs expertises se déclinent autour de 5 axes.

1. Les biotechnologies et les bioproduits horticoles
Biopterre
s’intéresse au développement des intrants agricoles (développement et validation de la performance de substrats, biostimulants, biofertilisants, biopesticides, etc.).Il s’agit ici de produits développés par des entreprises au service de l’agriculture.

Cas à succès : LiveRoof® Québec
Cette entreprise québécoise manufacturière est à l’origine du système breveté de toit vert modulaire prévégétalisé LiveRoof®.

origine du système breveté de toit vert modulaire prévégétalisé LiveRoof®

2. L’axe des mycotechnologies ou la valorisation des champignons
« On en parle beaucoup pour leur valeur gastronomique, explique Marie-Pierre Dufresne, mais le potentiel des champignons est multiple. En agriculture,par exemple, les symbioses qui sont développées avec les mycorhizes et les champignons et les plantes servent à dégrader des contaminants et même des plastiques. On pense aussi aux enzymes produites par les champignons, qui peuvent être utilisées, entre autres, dans les domaines agroalimentaire et industriel pour la production de biocarburants, la dégradation des contaminants dans les eaux usées industrielles, le nettoyage des taches sur les tissus et pour l’accroissement de la digestibilité de la nourriture pour animaux. »

Cas à succès : l’estuaire du Saint-Laurent et ses champignons marins
En effet, bien que cet habitat soit plus qu’inhabituel pour le règne fongique, les eaux du fleuve Saint-Laurent ont le potentiel de receler des espèces de champignons jusque-là insoupçonnées.

3. La valorisation de la biomasse résiduelle à l’aide des technologies environnementales
« Les entreprises sont actuellement aux prises avec des impératifs de valorisation des matières organiques résiduelles (MOR). Dans l’industrie forestière, par exemple, les volumes de résidus générés par les scieries sont importants. Certains de ces résidus trouvent difficilement preneurs ou sont difficilement valorisables tels quels. En conditionnant ou en mélangeant ces matières avec des matières complémentaires, on peut générer de nouveaux bioproduits. La fabrication de bioproduits à partir de résidus a un impact environnemental très positif pour la diminution des GES, la préservation des ressources naturelles, la substitution de matériaux (fertilisants de synthèse), etc. Actuellement, Biopterre s’intéresse, entre autres, aux coproduits issus de la pyrolyse de la biomasse, biochar et vinaigre de bois, pour leurs impacts en agriculture, aux biostimulants, comme les fumiers d’insectes, aux conditionnements des MOR pour faciliter leur valorisation et leur mise en marché en fumiers avicoles, laine de mouton, etc. »

Cas à succès :la valorisation de la poudre d’aliments déshydratés de TeroMD
L’entreprise TeroMDest encore toute jeune et vise à commercialiser un petit électroménager permettant de valoriser les résidus alimentaires (déchets de table, pelures de fruits et légumes, etc.).

Valorisation de la poudre d’aliments déshydratés de TeroMD

4. Les cultures intelligentes et le développement de produits pour la culture intérieure
En contrôlant tous les paramètres de la culture intérieure, dont la lumière, on est en mesure d’apporter tout ce dont une plante a besoin en réduisant les risques. « Dans le contexte de l’autonomie alimentaire, ces nouvelles technologies sont stratégiques. La moléculture, les molécules d’intérêt produites par les végétaux, nous permet d’entrer dans le secteur pharmaceutique. De fait, Biopterre collabore avec une entreprise du Bas-Saint-Laurent qui utilise l’agriculture verticale pour produire des protéines destinées à la production de vaccins. Biopterre a aussi obtenu une licence de recherche pour la production de cannabis. »

Cas à succès :l’amélioration génétique du houblon
Ce projet de Biopterre vise à développer une régie de culture en milieu fermé pour la production accélérée de plants de houblon matures à partir de graines.

5. Les produits forestiers non ligneux (PFNL) et l’agroforesterie
Biopterre a développé plusieurs expertises : le développement de systèmes agroforestiers innovants et de procédés culturaux pour des plantes sauvages d’intérêt; le soutien aux filières émergentes par la diversification des cultures; la valorisation de terres agricoles dévalorisées.

Parmi les nombreux projets en cours, la culture de la baie de genièvre attire l’attention. « On connaît la popularité actuelle du gin québécois, mais la baie de genièvre provient surtout de l’importation. Pourtant, il y a des genévriers indigènes au Québec. Biopterre travaille donc sur plusieurs projets de développement de la culture du genévrier, dont celui qui a commencé en 2017 avec la Distillerie Saint-Laurent, à laquelle se sont joints plusieurs partenaires de l’industrie depuis. Dans la même veine, le centre fait aussi des recherches sur les noisetiers, où il y a beaucoup de place au développement. Mais pour s’insérer dans ce marché considérable, il faut créer un réseau de producteurs qui permettra un approvisionnement à long terme. »

Amélioration génétique du houblon

Cas à succès : optimisation des pratiques d’implantation des systèmes agroforestiers au Bas-Saint-Laurent dans un contexte de stress hydrique récurrent
La forêt nourricière de Saint-Valérien-de-Rimouski a été implantée en juin 2019 par l’équipe de Biopterre et le Groupe SYGIF sur une parcelle vacante de 325 m2 se situant derrière le centre communautaire, en plein cœur du village.

Marie-Pierre Dufresne précise que Biopterre travaille avec de nombreux producteurs et entreprises de la chaîne de valeur : « Nous voulons faire des projets qui auront de l’impact. Et pour y arriver, il faut que l’innovation s’inscrive dans une chaîne de valeur complète, de l’approvisionnement au marché. Comment s’assurer que ce que l’on fait a de l’impact et s’avère important pour les entreprises avec lesquelles on travaille ? Souvent, ça s’inscrit dans une démarche de développement régional. »

Des collaborations étroites avec le Cégep
L’écologie institutionnelle régionale est centrale pour Biopterre, qui est affilié au Cégep de La Pocatière. « Nous pouvons compter sur une collaboration très fructueuse à tous les niveaux, que ce soit avec la direction du Cégep, qui est très impliquée, ou avec les enseignantes et les enseignants. Au fil des années, nous avons développé des collaborations avec des enseignants de différents horizons. En biologie bien sûr, mais aussi en sciences naturelles et en technologie physique. Quand on parle de cultures intérieures, on parle de technologies, d’optique, d’informatique. Ça nous permet d’aller chercher un éventail très complémentaire par rapport à nos expertises. Beaucoup d’étudiantes et d’étudiants collaborent également à nos projets. Nous avons développé, avec le Cégep de La Pocatière, un très beau programme d’étudiants-chercheurs intégré au cursus et qui leur permet d’obtenir des cours crédités. De notre côté, nous offrons des bourses. Les étudiantes et les étudiants sont impliqués pendant toute une année pour mener un projet de recherche de A à Z. Ils sont suivis tant par le professeur-tuteur que par une équipe scientifique de chez Biopterre. Ils ont beaucoup d’autonomie, mais beaucoup de responsabilités aussi. Le programme a permis à ces étudiants de voir la qualité de la recherche qu’il est possible de faire à la suite d’une formation technique et de leur ouvrir les portes vers une carrière scientifique. »Notez que Biopterre collabore aussi étroitement avec l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec.

Équipe technique de Biopterre

Une très bonne équipe technique
Biopterre compte sur une riche équipe de 40 personnes. Une équipe qui n’a cessé de grandir au fil des années. « Même la pandémie n’a pas freiné notre développement, explique la directrice générale. Grâce à la reconnaissance de la recherche collégiale comme activité essentielle, l’équipe a pu revenir dans les laboratoires très rapidement. Nos projets se sont poursuivis tout en s’adaptant aux règles de santé publique. Nos clients n’ont pas reculé. Les besoins sont là. Il faut noter que nous avons une très bonne équipe technique. Pour mener à bien tous nos projets sur le terrain, en serre, en champs, en forêt, sur le bord du fleuve et en laboratoire, le personnel technique est essentiel. La multidisciplinarité de l’équipe est une grande force de Biopterre. »

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